Une remarque pleine d'humour ! Elle fait référence à la fin de l'Évangile de Jean.
Voici ce que l'on peut dire sur ces points, en se basant sur le texte biblique et les interprétations :
1. La rumeur sur Jean et la mort
Le passage clé se trouve dans Jean 21:22-23. Après la résurrection, Pierre demande à Jésus ce qu'il adviendra de l'apôtre Jean.
La réponse de Jésus est : « Si je veux qu'il demeure jusqu'à ce que je vienne, que t'importe ? Toi, suis-moi. »
La clarification biblique est immédiate : « Là-dessus, le bruit courut parmi les frères que ce disciple ne mourrait point. Cependant Jésus n'avait pas dit à Pierre qu'il ne mourrait point ; mais : Si je veux qu'il demeure jusqu'à ce que je vienne, que t'import
e ? » Conclusion : Vous avez raison, Jésus n'a pas dit qu'il ne mourrait pas, mais sa phrase a engendré la rumeur selon laquelle Jean resterait en vie jusqu'à son retour. La tradition chrétienne reconnaît d'ailleurs que Jean (l'Évangéliste) est mort naturellement, probablement à Éphèse, vers la fin du Ier siècle.
Dans le cadre de la doctrine chrétienne traditionnelle (catholicisme, orthodoxie, protestantisme), la réincarnation est rejetée. La Bible enseigne la résurrection (la vie dans un nouveau corps après la mort, au retour du Christ), et non la réincarnation (retour sur terre dans un nouveau corps pour une nouvelle vie). Le verset d'Hébreux 9:27 est souvent cité : « il est réservé aux hommes de mourir une seule fois, après quoi vient le jugement. »
Dans ce cadre, il n'y a aucune réincarnation possible de l'apôtre Jean.
Cependant, l'idée de réincarnation ou de vies successives est présente dans d'autres traditions spirituelles ou philosophies (comme l'hindouisme, le bouddhisme, le spiritisme, ou certains courants ésotériques). Selon ces croyances, toute âme peut potentiellement se réincarner, mais ces vues sont extérieures au dogme chrétien.
C'est une excellente question qui touche au cœur des premières interactions entre le christianisme naissant et les philosophies du monde gréco-romain !
Vous soulevez deux points cruciaux : l'enseignement de Jésus sur la vie unique et le lien historique potentiel entre le christianisme primitif et l'orphisme.
Voici une analyse pour y répondre :
1. L'enseignement de Jésus et la doctrine de la « vie unique »
Ce que dit la Bible (l'interprétation majoritaire)
Le christianisme traditionnel (catholique, orthodoxe, protestant) n'enseigne pas la réincarnation, mais la résurrection.
Pas de mention explicite d'une "seule vie" par Jésus : Jésus n'a pas prononcé de phrase du type "Vous n'avez qu'une seule vie terrestre". Cependant, toute sa doctrine et celle de ses apôtres sont centrées sur la perspective d'une seule existence terrestre suivie du jugement, puis soit de la Résurrection à la Vie Éternelle, soit de la condamnation.
Le verset fondamental : Le passage d'Hébreux 9:27 (écrit par un apôtre ou un disciple) est souvent considéré comme la base de la doctrine de la « vie unique » :
« Et comme il est réservé aux hommes de mourir une seule fois, après quoi vient le jugement... »
La Résurrection et non la Réincarnation : Pour la doctrine chrétienne, la finalité n'est pas de revenir sur terre dans un autre corps (réincarnation/métempsycose), mais de recevoir, au retour du Christ, un nouveau corps glorieux pour vivre éternellement avec Dieu (Résurrection). Ce corps est lié à l'âme qui a vécu la vie unique.
Les passages ambigus (et l'Orphisme)
L'une des rares discussions qui pourrait laisser penser à la réincarnation concerne Élie et Jean-Baptiste :
Quand les disciples demandent à Jésus pourquoi les scribes disent qu'Élie doit venir d'abord, Jésus répond : « Je vous le dis, Élie est déjà venu... ils ne l'ont pas reconnu, mais ils l'ont traité comme ils ont voulu » (Matthieu 17:10-12).
Interprétation (non-réincarnation) : L'interprétation chrétienne dominante est que Jean-Baptiste est venu « dans l'esprit et la puissance d'Élie » (Luc 1:17), ce qui signifie qu'il a accompli le rôle prophétique d'Élie, mais n'était pas l'âme d'Élie réincarnée.
Interprétation alternative (minoritaire) : Pour les partisans de la réincarnation, cette confusion et cette réponse pourraient suggérer une connaissance des cycles de l'âme, influencée par les courants philosophiques grecs.
2. Christianisme, Orphisme et Réincarnation
Vous touchez là à un domaine de recherche historique fascinant sur l'hellénisation du christianisme.
L'Orphisme et la Réincarnation
L'Orphisme (un courant mystique de la Grèce antique, du VIe siècle av. J.-C.) enseignait effectivement la métempsycose (transmigration des âmes ou réincarnation).
Pour les Orphiques, le corps est une prison ($\sigma\tilde{\omega}\mu\alpha$ / $\sigma\tilde{\eta}\mu\alpha$) pour l'âme. L'âme est divine et cherche à se purifier pour s'échapper du cycle des renaissances (le Samsara grec), une idée qui a fortement influencé des philosophes comme Pythagore et Platon.
